Chapelle d'Aulteribe 1Chapelle d'Aulteribe 1
©Chapelle d'Aulteribe|@Arnaud FRICH

Le château d’Aulteribe château médiéval devenu romantique

Les premières mentions du château d’Aulteribe remontent au XIIIᵉ siècle. Puis, le château a traversé les époques sous la possession de différentes familles aristocratiques : les Cholet, les La Fayette et les Montboissier. À partir de 1833, sous l’impulsion de Joseph de Pierre et Henriette Onslow, le château d’Aulteribe subit une transformation remarquable : de château médiéval, de plan carré cantonné de quatre tours, il se voit compléter d’une nouvelle façade, de nouvelles tours, agrémentée de mâchicoulis et d’une bretèche. Situé à 45 minutes de Clermont-Ferrand, le Château d’Aulteribe est devenu une élégante et prestigieuse demeure.

 

Un mobilier d’exception 

Le château a la réputation d’être l’une des demeures les mieux meublées de France.  En effet, il abrite une exceptionnelle collection de meubles et d’œuvres d’art et présente en particulier une collection de mobilier estampillé des meilleurs ateliers parisiens des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, témoignant du savoir-faire exceptionnel des artisans et ébénistes de renom. Il expose également un portrait du Cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne, des tapisseries des Flandres et d’Aubusson, des porcelaines.

Chaque meuble raconte une histoire, celle de son créateur, de son commanditaire illustre ou celle de l’époque florissante de l’art et de l’artisanat, caractérisée par plusieurs éléments distinctifs. La sophistication du design : souvent ornés de motifs délicats, de sculptures complexes et de détails finement travaillés, ils reflètent le goût pour le luxe et le confort de l’aristocratie de l’époque. Ou encore, l’utilisation de matériaux précieux tels que le bois de rose, l’acajou, le bois de citronnier et l’orme pour la fabrication de leurs meubles. Le luxe de la marqueterie et des incrustations, consistant à insérer des pièces de bois de différentes couleurs ou de matériaux précieux pour former des motifs décoratifs. Enfin, la symétrie et l’équilibre et en particulier l’harmonie des proportions. Le tout traduisant l’influence des styles historiques tels que le baroque, le rococo et le néo-classicisme.

Remarquable portrait du Cardinal  

Philippe de Champaigne fut remarqué à la cour par Marie de Médicis et contribuera aux travaux de décoration du Palais du Luxembourg, puis au Palais des Tuileries. Influencé par Rubens au début de sa carrière, son style devient plus austère.  Seul peintre autorisé à représenter le Cardinal en habit, il le représentera onze fois (ou vingt une selon les sources !) Philippe de Champaigne est reconnu pour ses portraits et ses œuvres religieuses empreints de sobriété et de spiritualité, dont celui de Richelieu exposé au Chateau d’Aulteribe.

Le regard du Cardinal, peint avec une finesse remarquable, semble posséder une qualité « omniprésente », capturant l’attention du spectateur de manière irrésistible. C’est un regard qui semble vous suivre où que vous vous déplaciez, rappelant l’effet troublant et mystérieux de la célèbre Joconde de Leonardo da Vinci.

Dans cette œuvre, Philippe de Champaigne parvient à saisir l’essence même du pouvoir et de l’intrigue qui entouraient le Cardinal de Richelieu. Son expression, à la fois sévère et pénétrante, révèle une intelligence aiguisée et une détermination inébranlable. Chaque détail, des plis de sa robe aux ridules de son visage, est exécuté avec une précision méticuleuse. Ce portrait symbolise également l’influence et la portée du Cardinal de Richelieu dans l’histoire de la France.

Premier château refuge L.P.O  du Puy-de-Dôme

Le château d’Aulteribe est situé sur 235 hectares d’espaces naturels préservés. Depuis 2015, plusieurs actions en faveur de la biodiversité ont été mises en œuvre avec l’appui de la LPO. Le sentier du bénitier du diable permet de déambuler dans les forêts et jardins du domaine.

A savoir 

La Ligue de Protection des Oiseaux est un acteur majeur de la préservation de la biodiversité depuis plus de 100 ans. Elle agit sur trois volets: la connaissance et la conservation de la biodiversité ; la préservation et la gestion des espaces naturels et, enfin, l’éducation à l’environnement et la mobilisation de la société. Concrètement, ce refuge se traduit par la mise en place d’un éco-pâturage avec un éleveur bio local, l’installation de nichoirs, de gîtes à insectes et de nombreux événements dédiés à la nature et au patrimoine en coopération avec différentes associations locales.

Curiosité

Le sentier du Bénitier du Diable tire son nom d’une légende locale. Autrefois, un diable habitait dans une grotte près du village de Sermentizon. Les habitants, dans un acte de dévotion et de foi, auraient construit un bénitier à proximité de la grotte pour bénir l’eau et éloigner les mauvais esprits. Cette dénomination pittoresque ajoute une touche de mystère et d’histoire au lieu, attirant les visiteurs curieux de découvrir les récits et les traditions de la région.

Une volonté d’ouverture et d’instruction vivace 

En 1954 le château d’Aulteribe et ses dépendances, parc et forêt, ainsi que ses collections, furent légués à l’État par le Marquis Henry de Pierre, avec le souhait affirmé que l’ensemble soit protégé et serve à l’instruction artistique du public. Ce vœu, scrupuleusement respecté, permet au visiteur de découvrir ce lieu surprenant au cœur du Parc naturel régional du Livradois-Forez. L’ouverture au public du château en 1965 donna lieu à une présentation du monument afin de restituer l’esprit de la demeure d’un collectionneur du début du XXᵉ siècle.

Dans le prolongement de cette mission “d’instruction des publics”, depuis 1999, le château d’Aulteribe accueille une formation professionnelle en ébénisterie d’art unique en France. Elle délivre le premier brevet technique supérieur des métiers d’art ébénisterie « restauration et création » (BTMS ébénisterie), créé à l’initiative du Centre des monuments nationaux, en partenariat avec la Région Auvergne, l’Institut de formation professionnelle (IFM), et la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Haute-Loire ainsi qu’avec l’Union nationale de l’artisanat et des métiers de l’ameublement (Unama).

Les étudiants ont l’occasion d’apprendre les techniques traditionnelles de l’ébénisterie, telles que la marqueterie, le placage, le polissage et la sculpture sur bois.  Une partie importante de la formation consiste à restaurer des meubles d’époque, permettant aux étudiants de mettre en pratique les compétences qu’ils ont acquises. Cette expérience pratique leur permet de comprendre les méthodes de fabrication utilisées à différentes époques et de développer un sens aigu de la préservation du patrimoine.

Les étudiants sont encadrés par des maîtres ébénistes expérimentés qui partagent leur expertise et leur savoir-faire. Ces mentors guident les étudiants tout au long de leur formation, les aidant à perfectionner leurs compétences et à surmonter les défis techniques rencontrés lors de la restauration de meubles anciens. La formation en ébénisterie d’art est réalisée en partenariat avec plusieurs institutions, ce qui permet aux étudiants de bénéficier de ressources supplémentaires et d’opportunités uniques. Ces collaborations peuvent inclure des expositions, des conférences, des stages et d’autres activités qui enrichissent l’expérience éducative des étudiants. Cette formation offre aux étudiants une expérience pratique et immersive dans l’histoire et l’artisanat français assez exceptionnelle.

Un programme d’animations dense et décalé

Dans cet esprit perpétué d’un lieu ouvert favorisant la culture de tous, le Château d’Aulteribe participe ou organise lui-même toute une série d’animations originales.

Vous pourrez par exemple faire la visite du château en marchant pieds nus dans les salons, explorant la salle à manger à la lampe torche, en vous allongeant sur les tapis pour regarder sous les meubles, voire même en croquant les fruits des tentures. Cette sympathique visite se termine par un apéritif au jardin.

Vous pourrez également assister à des concerts de piano très intimistes dans le cadre du festival « Pianos d’hier, talents d’aujourd’hui« .

Ou plus classiquement, pour Pâques, participer à l’opération “Château en chocolat”, une chasse aux œufs scénarisée en partenariat avec trois autres châteaux.

Informations pratiques

Ouverture Visite uniquement commentée
  • Du 15 mai au 15 septembre
    10h – 12h30 et 14h – 18h30
    (Fermé les lundis)
  • Du 16 septembre au 14 mai 
    10h – 12h30 et 14h – 17h30
    10h30 ; 14h30 ; 16h
    (Fermé les lundis et fermé les mardis sauf pour les groupes)

À noter : dernier accès au monument, une heure avant la fermeture. Accès libre au parc jusqu’à 19h30.

Fermeture les 1er janvier, 1er mai, 1 et 11 novembre, 25 décembre.

Tarif
  • Individuel : 7€
  • Billet jumelé château d’Aulteribe et château de Villeneuve-Lembron : 11 €

Gratuité pour :

  • Moins de 18 ans
  • 18-25 ans (ressortissants des pays de l’Union Européenne et résidents réguliers non-européens sur le territoire français)
  • Personne handicapée et son accompagnateur
  • Demandeur d’emploi (sur présentation d’une attestation de moins de 6 mois)
  • Pass éducation (en cours de validité)
  • Le premier dimanche des mois de janvier, février, mars, novembre et décembre (visite libre uniquement)
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