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©Coutellerie Robert David à Thiers|© Denis Pourcher

Thiers, la coutellerie et son musée

Explorez Thiers, une ville ancrée dans l’histoire de la coutellerie française. Découvrez comment la rivière Durolle a joué un rôle clé dans le développement industriel et artisanal de la région dès le Moyen Âge. À travers les siècles, Thiers a évolué pour devenir la capitale française du couteau, grâce à des méthodes de fabrication transmises de génération en génération et adaptées aux besoins modernes.

Découvrez comment  Thiers est devenue la capitale du couteau

Le destin de Thiers comme capitale du couteau n’était pas écrit d’avance. C’est la présence de la rivière Durolle et de sa forte dénivellation qui a permis à l’essor de certains secteurs d’activité au Moyen Âge. Elle pouvait faire tourner les moulins à farine, les foulons des tanneurs, les maillets des papetiers, et… l’outillage nécessaire à la coutellerie.

Au XVe siècle, un quart des ouvriers thiernois était déjà couteliers, et les produits de Thiers étaient exportés dans plusieurs pays. Cependant, ce n’est qu’à la fin du XVIᵉ siècle, avec la création de la jurande, un statut réglementant la profession, que Thiers s’impose comme une cité coutelière de renom.

Les ateliers de coutellerie, initialement situés en contrebas de la vieille ville, dans ce qui est aujourd’hui la Vallée des usines, se sont progressivement étendus le long de la rivière, jusqu’aux gorges sauvages en amont de Thiers, connues sous le nom de la Vallée des Rouets. Avec l’avènement de l’électricité et la mécanisation de certaines tâches, le système de production traditionnel s’est modernisé. Ces ateliers ont contribué à l’essor de Thiers, capitale du couteau, et à sa réputation mondiale.

À cette époque, il existait d’autres bassins de production coutelière en France, mais Thiers tire son épingle du jeu grâce à la parcellisation du travail.  En effet, chaque étape de la fabrication du couteau était “sous-traitée” à un ouvrier spécialisé, ce qui permettait des gains de temps et de productivité par rapport aux autres concurrents. Au Moyen Âge, les couteliers de Thiers utilisent des matériaux issus des meilleures exploitations françaises : le bois qui sert pour les manches provient des Bois Noirs situé dans la montagne thiernoise. Le fer et les aciers, quant à eux, sont importés du Nivernais, de Bourgogne et du Dauphiné tandis que les meules sont apportées des carrières de Langeac en Haute-Loire.

Découvrez Thiers  et son musée de la Coutellerie

Aujourd’hui, Thiers demeure un centre vital pour l’industrie et l’artisanat de la coutellerie, représentant environ 80% de la production française d’instruments tranchants et employant près de 2 000 personnes. Entre émouleurs, forgerons, polisseurs, manufacturiers du travail du bois et de l’acier : ils possèdent tous un savoir-faire bien particulier et bien vivant.

Le Musée de la Coutellerie de Thiers, capitale du couteau, est un incontournable pour comprendre l’importance de cette industrie dans la région. Inutile d’être un expert pour passer une agréable visite dans la capitale du couteau.

Au Musée de la Coutellerie, à Thiers, six siècles d’un patrimoine au rayonnement mondial sont à contempler. La riche collection présente des œuvres de centres couteliersfrançais ou étrangers, du XVIᵉ siècle à nos jours. Une invitation à découvrir l’évolution de l’objet couteau, l’élégance des arts de la table, la modernisation des lignes et des techniques de fabrication. Mais aussi une occasion unique de s’émerveiller devant des pièces de coutellerie fine, toutes en nacre, ivoire et or.

Plongez dans le passé coutelier

Visiter Thiers, c’est aussi parcourir les rues en entrant dans les coutelleries. Les artisans vous parlent de leur savoir-faire avec des étoiles dans les yeux. Leur métier, c’est leur vie, leur identité. Prenez le temps de les interroger et vous comprendrez. Les couteliers utilisent du bois, du carbone, de l’os, des fossiles, de la corne, du métal pour façonner des couteaux très personnalisés. Chaque création est unique. Il y a forcément un modèle qui sera votre coup de cœur.

Poursuivez votre découverte en participant à la visite guidée du dernier rouet en fonctionnement dans la Vallée des Rouets et testez les deux sentiers pédestres qui la longe.

Les chemins pédestres du bord de la Durolle vous mènent jusqu’aux anciens moulins. Dans ces ateliers, appelés rouets, les émouleurs façonnaient grâce aux meules de grès les lames de couteaux. Dans le dernier rouet en état de marche « chez Lyonnet« , venez voir tourner la roue, entendre claquer les courroies et découvrir les conditions de travail des émouleurs.

Connaissez-vous LE THIERS®

Ce couteau qui porte le nom de sa ville natale, Thiers, reconnue comme la capitale de la coutellerie française ?

Ce n’est pas seulement un couteau, c’est une marque déposée, fruit d’un effort collectif et du savoir-faire de toute une profession. Créé par les Compagnons fondateurs de la Confrérie du Couteau LE THIERS®, chaque couteau est une œuvre d’art reflétant des standards élevés de qualité, de traçabilité, de territorialité et de morale professionnelle.

Mais comment reconnaître un véritable THIERS® ? Voici quelques astuces pour ne pas être dupé.

Premièrement, sa forme générale est distinctive. Deuxièmement, il arbore un logo spécifique : le logotype « T », gravé en creux sur le couteau, symbole de son authenticité. Enfin, sur la lame, vous trouverez la marque verbale communautaire « LE THIERS® », accompagnée du nom du fabricant. Ces caractéristiques sont protégées par les lois françaises et européennes, assurant ainsi sa singularité et son excellence.

Mais « LE THIERS® » n’est pas qu’un couteau de poche. Il se décline en une variété de modèles pour répondre à tous les besoins. Et pour les repas, qu’ils soient quotidiens ou festifs, une large gamme de THIERS® est disponible pour embellir votre table avec élégance. En cuisine, de l’éminceur au couteau à pain, chaque outil nécessaire fait partie de la famille des THIERS®.

Chaque THIERS® est donc bien plus qu’un simple couteau ; c’est un ambassadeur de l’excellence artisanale et du patrimoine français, un témoignage de la culture de la coutellerie de Thiers.

Le saviez-vous ?  Les étapes de fabrication d'un couteau

La création d’un couteau de Thiers est un art qui se transmet de génération en génération, témoignant de l’héritage et de l’expertise de cette ville. Cependant, peu de gens connaissent vraiment les étapes minutieuses et le savoir-faire impliqués dans cette fabrication. Voici un aperçu accessible pour tous.

Montage d'un couteau, les 6 étapes :
  • La première étape est la forge à chaud. Un morceau d'acier, choisi pour sa qualité supérieure, est chauffé puis façonné sous un marteau-pilon. Cette étape forme la lame, la mitre (partie métallique entre la lame et le manche), et la soie (tige qui fixe le manche). Le forgeron ajuste sa technique en fonction du type de couteau et des exigences spécifiques.
  • Après la forge, l'ébauche de la lame est découpée avec précision. C'est un processus délicat qui sépare la lame de la partie non nécessaire et prépare la lame pour les étapes suivantes. Cette étape est suivie par plusieurs traitements : la pré-émouture pour réduire l'épaisseur de la lame, la trempe pour durcir l'acier, et le redressage pour assurer que chaque lame est parfaitement droite.
  • L'émouture est l'étape suivante, où la lame est finement aiguisée. Cette étape est cruciale car elle détermine la qualité du tranchant du couteau.
  • Après l'émouture, la lame subit un traitement de revenu pour lui donner de la flexibilité, suivi d'un polissage minutieux pour obtenir un aspect brillant et uniforme.
  • Le montage du manche est une autre étape importante. Le manche, soigneusement choisi pour sa qualité et sa beauté, est ajusté et fixé à la soie. Après cela, le couteau est poli une dernière fois pour lui donner son éclat final.
  • Enfin, l'étape d'affûtage est réalisée pour garantir un tranchant optimal. Après un contrôle rigoureux, le couteau est prêt à être emballé

Chaque couteau de Thiers est ainsi le fruit d’un processus complexe, mêlant tradition et précision, pour aboutir à un instrument aussi pratique qu’élégant. La méticulosité de ce processus illustre pourquoi Thiers est reconnue comme la capitale du couteau. C’est cette combinaison de savoir-faire traditionnel et de techniques modernes qui font des couteaux de Thiers des objets si appréciés et uniques.

Les activités à ne pas manquer  à Thiers

Fabriquez votre propre couteau.

En couple, en famille ou entre amis, poussez la porte d’un des couteliers qui propose cet atelier unique. En effet, vous pourrez monter, assembler, polir et même graver votre prénom sur la lame. Vous repartirez avec un couteau “LE THIERS®”, souvenir unique “100% made in Auvergne

Coutellia

Le plus grand festival de coutellerie du monde. Au mois de mai, arpentez les allées de Coutellia. Il réunit des exposants du monde entier dans la capitale du couteau, tous animés par la passion de la coutellerie : couteliers, barbiers, collectionneurs, fournisseurs de matériel. Débusquez votre coup de cœur parmi ces véritables objets d’art, mi-outil, mi-bijou.

Le Creux de l'enfer

Si vous passez par Thiers, vous ne pouvez pas passer à côté du Centre d’art contemporain d’intérêt national : Le Creux de l’enfer. Depuis plus de 30 ans, le centre d’art met à l’honneur le meilleur de la création artistique contemporaine nationale autant qu’internationale et invite des artistes à produire des œuvres en immersion, en collaborant avec des acteurs locaux.

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