Les guêpes, ces premières papetières
Bouche bée et les yeux grands ouverts, je m’approche d’un nid de guêpes suspendu dans une des pièces et je vois qu’il est fait de papier. Mon heure est venue, comme les guêpes, d’en produire.
Je rencontre Emmanuel, petit-fils de Marius Péraudeau qui avait racheté le moulin au XXe siècle. C’est lui qui va me guider en tant que future apprentie papetière.
L’atelier dans lequel je rentre est le même que celui des véritables papetiers, mais en version plus petit. « Mettez-vous à l’aise », me dicte Emmanuel.
Dans mes petites chaussures ouvertes, j’ai plus l’air d’une touriste qu’autre chose. Sans problème, je sais m’adapter. Des souvenirs d’école remontent quand Emmanuel me demande si j’ai bien écouté la visite. Je ressens bien que les précédents apprentis papetiers étaient des enfants.
Au fond d’une cuve, je vais chercher, avec un redable (instrument en bois permettant de mélanger), les tissus broyés (*). Le tout est d’harmoniser le mélange entre le tissu et l’eau. Ces tissus sont souvent de vieux draps ou chiffons qu’ils récupèrent notamment chez Emmaüs.