Anarchitectures | Jean-Yves Belliard et Christophe Dalecki

L’Architecture, art social, n’est pas seulement l’art de la construction mais certainement l’art de la transformation, dans le sens de la déconstruction / reconstruction et donc elle est révélateur de notre rapport au monde, car il s’agit là, de manières et de matières de l’habiter.
À l’heure où les pouvoirs publics, les élus et les spécialistes de l’aménagement sont confrontés au défi majeur de l’habitat du XXI siècle – la mobilité, la gestion des déchets, la maîtrise de l’eau et des énergies, la densification des villes et gentrification des campagnes... Comment réussir à concilier les aspirations et les rêves du citoyen-habitant avec les impératifs du développement durable et ceux de la réalité économique ?
Un grand « bordel architectural » ! Pensons aux villes champignons de la conquête de l’ouest américain, aux bidons villes et favelas (dont certains artistes révèlent la beauté), aux faubourgs de Paris avant Haussmann, aux constructions hâtives dans certaines zones touristiques, à nos zones péri-urbaines, où villes et campagnes se confrontent sans logique.
Sans être pessimiste, cette exposition questionne notre rapport Nature /Culture propice à la réflexion sur la transition d’habitations rêvées. Les installations en polypropylène alvéolaire imprimé, issu des zones commerciales de nos périphéries urbaines utilisées par Christophe Dalecki entrent en résonance avec les peintures de Jean Yves Belliard sur son détournement d’architectures d’exception revisitant le concept « d’anarchitecture » dont Gordon Matta-Clark était la figure de proue (1973) : ce qui explore, déconstruit et métamorphose l’espace architectural.
L’anarchitecture traduit ici une pensée collective sur des questions écologiques et environnementales, une réflexion sur l’harmonie entre art et fonctionnalité et interroge sur notre société consumériste.

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